Au secours j'ai 40 ans!

Publié le par Rosamée Dubois

Les américains ont l’habitude de dire qu’une femme de quarante ans a plus de chances de se faire tuer par un terroriste que de se marier. Cette affirmation me taraude.
Vivre sur une Presqu’île quand on a la quarantaine, des enfants en pleine crise d’adolescence et qu’on se retrouve à nouveau célibataire, c’est terriblement angoissant. J’irai jusqu’à dire que choisir de rester dans cette configuration géographique dans ma situation relève du suicide affectif. Ici c’est tout petit, on se connaît à peu près tous. Alors on ne se fait pas d’illusions ; les hommes intéressants sont déjà pris et ce n’est pas en allant acheter la Gazette du Littoral qu’on risque de tomber sur un séduisant célibataire de plus de trente ans. Quant aux gens de passages, ce sont des estivants venus en famille. Nous ne sommes pas à Ibiza. Aucun homme, hétéro et libre, de ma génération ne fait son footing sur la plage. Ou alors il est affligé d’un vice caché qui explique son célibat. Car étrangement, les femmes formidables et seules sont légion alors que les hommes, qui ne sont pas en couple, sont  rares et par définition, tous suspects. Si personne n’en veut, il y a une raison.
Après mûre réflexion, j’en conclu que la seule solution serait d’aller vivre en ville où mathématiquement il y a d’avantage de probabilités de croiser son destin. Mais voilà : partir d’ici n’est pas si simple et tous les insulaires qui ont eu envie d’ailleurs pourront vous le dire. Sur la Presqu’île, on remet facilement à demain ce qu’on aurait pu faire la semaine dernière voire l’année dernière. Le rythme est lent. Quand il pleut, on attend qu’il ne  pleuve plus pour entreprendre une sortie, même si c’est pour aller au cinéma. Quand le soleil est là c’est pire, on en profite. Le temps libre s’égraine entre bains de soleil, balades en bateau et pique-nique au bord de l’océan. Aux premiers rayons du printemps, nous avons déjà tous bonne mine. C’est ce que les citadins appellent « la qualité de vie ». La qualité de vie est une force d’inertie redoutable. Alors suis-je condamnée à rester seule face à l’océan ? Au secours, j’ai quarante ans et pas d’homme dans ma vie !
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
Bon ! J'espère bien que tu vas nous donner la recette miracle ou plusieurs !!!! <br /> Bisous d'une fan !<br /> Pascale
Répondre