Peut-on aimer un homme pour lui?

Publié le par Rosamée Dubois

Aujourd’hui j’ai déjeuné avec mon amie Micky. Micky est jolie, petite, féminine et sportive, profession libérale. Elle vient de fêter son cinquantième anniversaire. Micky assume tout sauf une chose : sa rupture, il y a un an, avec un homme qu’elle adorait. Notre angoisse commune de rester seules sur notre presqu’île nous rapproche. Il ne se passe pas une semaine sans que nous évoquions la possibilité de finir nos vies sans homme à nos côtés, à aller au restaurant et au cinéma entre copines, entre séances d’aquagym et mots fléchés du programme télé. Une fois de plus, la conversation a rapidement tourné autour de notre sujet de prédilection : les hommes.
« Pourquoi nous faut-il absolument un homme à nos côtés pour être pleinement heureuse et épanouie, demande Micky.
- Pour ne pas arriver seule aux soirées d’anniversaire ? Pour savoir quoi faire en cas de dégât des eaux ? Pour se réchauffer les pieds au lit en hiver? Dis je. Non, non. Pour chacun de ces problèmes là nous avons une solution de rechange.
- Je pense, dit Micky qu’il nous faut un homme pour nous aimer nous même. On attend l’approbation dans son regard. On n’existe qu’à moitié sans cette validation. Même si une copine te dit que tu es belle, ça n’aura jamais le même impact que quand c’est un homme qui te le  dit. C’est terrible.
- Un des vrais pièges  dans les relations, c’est de voir les hommes comme des ressources. Dis je. Émotionnelle, sexuelle, financière, ou je ne sais quoi. Le risque, c’est de considérer l’autre uniquement dans le sens où il peut t’apporter quelque chose. Si tu réfléchis bien, on ne fonctionne pas autrement. Aujourd’hui tu as une relation avec quelqu’un, un petit ami, un amant, ton mari: pourquoi es-tu avec cette personne ? Parce qu’elle te rend heureuse, parce qu’elle te sécurise, parce qu’elle est riche, que sais-je encore ? Toutes les relations sont-elles, d’une manière ou d’une autre, intéressées ? Est ce qu’on n’aime jamais un homme juste pour lui ? Finalement, je crois que non. A part ses propres enfants, on n'aime jamais une personne juste pour elle. Ce qui revient à dire qu’on ne sera jamais aimée non plus pour ce que nous sommes. Il n’y a pas de quoi sauter de joie".


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